Décoder les comportements des enfants ou le grand challenge des parents !

enfant-pas-contentEn surfant sur le net, je suis tombée sur une citation d’Aletha Solter (psychologue suisse-américaine) qui m’a particulièrement interpellée :

 

  « C’est lorsqu’ils semblent en mériter le moins que les enfants ont le plus besoin d’amour et d’attention »




A la simple lecture de cette phrase, j’ai vu défiler dans ma tête toutes les situations où je me suis trouvée face à un enfant qui avait manifestement un grand besoin d’amour et d’attention et qui pour le faire savoir adoptait précisément TOUS les comportements les moins susceptibles d’en susciter.

Exemples (fréquemment observés chez les jeunes enfants) :

Crier, taper, pousser, jeter, casser, se fermer, s’isoler, mordre, griffer, se rouler par terre, courir « partout », sauter sur le canapé/le lit,  insulter, dire des « GROS MOTS », tirer la langue, s’opposer à nos demandes ou les ignorer, faire du bruit, prendre les jouets des autres (de façon plus ou moins brutale) sans leur demander, pleurer (certains pleurs sont plus difficiles à accueillir que d’autres), refuser de dire « bonjour, merci, au revoir, s’il te plait… » Et j’en oublie sûrement…

Alors je me suis dit deux choses :

1/ « Bon sang ! Aletha Solter a tellement raison ! » 

Elle fait référence au fait que les comportements des enfants, que nous adultes avons parfois du mal à accepter, et que nous appelons communément « caprices », « bêtises » ou « cinéma/comédie » cachent en réalité des BESOINS insatisfaits (besoins physiologiques : manger, boire, dormir, bouger… ou psychologiques : sécurité, liberté, autonomie, jeu, expression, créativité, confiance, partage, compréhension, empathie, appartenance, reconnaissance, etc.).


Parce que les jeunes enfants n’ont pas la capacité d’exprimer leurs besoins comme nous rêverions qu’ils le fassent, ils s’expriment avec les moyens du bord, à savoir un jeune cerveau en construction et un petit corps pas toujours bien coordonné !



Et ça donne
: « Maman t’es méchante, je t’aime plus !!! « (en tapant, poussant, criant, pleurant pendant de loooongues minutes)

Pour dire en fait : « Aujourd’hui personne n’a voulu jouer avec moi à l’école, la maîtresse m’a grondé parce que je ne voulais pas prêter mes feutres, Thomas m’a pris mon goûter, Camille m’a poussé dans les escaliers… et quand je suis rentré à la maison tu étais au téléphone et tu ne m’as même pas demandé comment j’allais. Je suis triste et j’aimerais tellement que tu passes un moment avec moi et rien qu’avec moi ».


Le décodeur n’étant pas livré avec, c’est à nous de décoder ce que nos enfants veulent nous dire ! Mais ce qui est encourageant c’est que plus nous les aidons à décoder tôt plus ils sont capables de le faire eux-mêmes. Ce qui à terme nous fait gagner du temps et nous épargne bien des malentendus.


2/ Comment faire face à nos réactions spontanées ?


Ce qui est troublant dans ce que souligne si justement Aletha Solter, c’est que les comportements « choisis » par l’enfant quand il a besoin d’amour et d’attention provoquent souvent l’effet inverse (rejet, indignation, incompréhension, agacement, colère, impuissance…). Résultat, nous devons redoubler de vigilance pour adopter la réponse adéquate plutôt que de remettre de l’huile sur le feu !

Car pour l’avoir vécu et observé maintes fois, je peux affirmer qu’une attention sincère et bienveillante est bel et bien la réponse à bien des comportements « difficiles ».

Encore faut-il avoir un réservoir d’empathie bien rempli ainsi qu’une véritable disponibilité
. Surtout quand il s’agit d’être à l’écoute de son propre enfant ! Car curieusement, nous sommes parfois plus patients et compréhensifs envers les enfants des autres qu’envers les nôtres. Alors que faire quand la patience et la compréhension nous manquent ?


Le « truc » qui m’a facilité la tâche :

Personnellement, quand ma fille adopte un comportement qu’il m’est difficile d’accepter parce que mon réservoir d’empathie est à sec, je me mets en mode observateur.

Je m’explique à travers un exemple vécu : Une fois lorsque ma fille Clara avait 2 ans et demi, nous avons reçu à la maison la visite impromptue d’un ami accompagné de son fils de 3 ans. Le petit garçon avait très envie de jouer avec Clara et cherchait par tous les moyens à s’approcher d’elle et à lui proposer différents jeux. Clara de son côté n’avait visiblement aucune envie de jouer avec lui et lui faisait clairement comprendre : elle le repoussait, lui retirait les jouets des mains, lui criait dessus, se mettait seule dans un coin et l’empêchait de venir la rejoindre. Bref, tous les comportements qu’un adulte « bien élevé » ne se serait jamais permis et qu’un enfant libre se permet !

  • J’étais pour ma part très embarrassée pour le petit garçon et gênée vis-vis de notre ami. Qu’allait-il penser de ma fille ? de l’éducation que nous lui donnons, etc, etc…

  • Je brûlais d’envie de dire à Clara : » Tu exagères quand même, tu pourrais faire un effort, t’es vraiment pas gentille avec lui, il aura plus envie de venir te voir si tu es si désagréable… » (probablement des phrases que j’avais dû entendre petite dans les mêmes situations !)

  • Je pensais aussi à ma responsabilité et je me sentais un peu coupable : « Tu devrais être plus ferme avec elle, si tu la laisses faire elle va devenir une vraie peste… »

Toutes ces phrases tournaient dans ma tête et j’ai CHOISI de ne pas les dire et simplement de les OBSERVER. Je les ai laissées passer dans ma tête, sans les juger, ni essayer de les stopper.

Et cette expérience a radicalement changé la situation.

Une fois tous ces jugements exprimés mentalement, ils se sont tout bonnement volatilisés et j’ai senti une bouffée d’empathie pour ma fille qui finalement avait bien le droit de ne pas avoir envie de jouer avec ce petit garçon et qui avait tout le temps d’apprendre à le dire de façon plus diplomate !

Pour tout dire, j’ai même pensé qu’elle avait bien de la chance d’être libre de ne pas se forcer à faire quelque chose qu’elle n’avait pas envie de faire, simplement pour préserver son image et la mienne au passage.

Au final, j’étais fière d’avoir gardé mes jugements négatifs pour moi. Et devinez quoi ? A partir du moment où j’ai « lâché » mes jugements et arrêté d’attendre un certain comportement de sa part, elle s’est mise à jouer de bon cœur avec son copain et nous avons passé un bon moment tous ensemble !

Cette technique est très efficace également face à la colère. J’y reviendrai dans un prochain article…


Pour aller plus loin…

 


au-coeur-des-emotions-de-l-enfant-filliozat« Au cœur des émotions de l’enfant »

Isabelle Filliozat – 321 pages – 2006 © Editions Marabout

Difficile de faire l’impasse sur ce livre quand on s’intéresse aux émotions des enfants. Des explications simples et éclairantes servies par beaucoup d’humour et d’humanité  !  

 

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« Les ressources insoupçonnées de la colère »

Marshall B. Rosenberg – 91 pages – 2012 © Jouvence

Ce livre très court et néanmoins très riche est excellent pour prendre du recul et apprivoiser sa colère. Je m’en inspire régulièrement dans mes ateliers et dans ma vie quotidienne !

 

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« Pleurs et colères des enfants et des bébés »

Aletha Solter – 192 pages – 1999 © Editions Jouvence

Un autre précieux guide qui m’a appris à accueillir plus sereinement les émotions de ma fille. Aletha Solter est une référence en matière d’accompagnement des pleurs et des colères des enfants.

 

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