Le mythe du « bon parent »
- A décembre 20, 2013
- Par Delphine
- Dans Parentalité
- 0
Pas plus tard qu’hier mon amie Elise, toute jeune maman, me dit désemparée devant les pleurs de son fils (vous savez les pleurs du soir du nourrisson qui semblent interminables, inexplicables et surtout inconsolables malgré tous nos soins et notre attention) : « Peut-être que je ne suis pas assez disponible pour lui, peut-être qu’il sent que je ne suis pas tout à fait présente parfois ? »
Elise ressemble à la jeune maman que j’étais il y a cinq ans et à la plupart des mamans que je rencontre. Elle fait de son mieux, se donne à fond et se demande malgré tout si elle fait bien, si elle est une « bonne maman ». Dans le cas présent, elle avait passé environ une heure chaque soir (depuis 8 jours) à essayer de calmer les pleurs de son bébé. Toutes ses tentatives pour trouver les remèdes à ces pleurs restaient vaines. Avait-il faim, soif, chaud, froid, mal quelque part, besoin de contact, besoin de dormir ou d’être changé ? Ou simplement besoin de pleurer ? Car les nouveaux-nés ont besoin de pleurer. Pleurer leur permet d’évacuer leurs tensions. Et la meilleure chose que nous ayons à faire dans ces moments là, c’est d’être là. Être là pour les accompagner sereinement et patiemment jusqu’à ce qu’ils retrouvent l’équilibre et s’endorment paisiblement. Encore faut-il le savoir… et le pouvoir !
Mon amie avait beau le savoir et s’y être préparée du mieux qu’elle pouvait, sa confiance et sa patience commençaient à sérieusement s’émousser. Bref, elle avait atteint ses limites. Il faut dire qu’ils sont sacrément déroutants ces pleurs de nouveau-né. Ils nous prennent aux tripes, nous fendent le cœur, nous rendent impuissants et, pour ceux qui durent des heures, car ça arrive, finissent par nous épuiser, voire (avouons-le) nous taper sur les nerfs.
Et c’est là que mon amie me pose et se pose cette question qui m’interpelle : « peut-être qu’il pleure autant parce qu’il sent que je ne suis pas tout à fait présente ? »
Elise est victime du mythe du « bon parent ». Vous savez ce mythe qui voudrait que tout « bon parent » soit constant en toute circonstance et n’éprouve jamais de sentiments « négatif » vis-à-vis de son enfant.
En d’autres termes, Elise culpabilise de ne plus se sentir aussi accueillante et à l’écoute des besoins de son bébé au bout d’une heure de pleurs ininterrompus. Elle s’en veut de se dire qu’elle passerait volontiers le relais pour aller faire autre chose. S’occuper un peu d’elle par exemple. Elise est victime du mythe du « bon parent ». Rassurez-vous, c’est bel et bien un mythe !
- Première bonne nouvelle : nous parents, sommes avant tout des humains ! Avec des hauts et des bas, des humeurs changeantes et parfois « massacrantes », des joies, des tristesses, des peurs, des déceptions, des petites et grosses fatigues, des moments de ras-le-bol et j’en passe …
- Deuxième bonne nouvelle : nous avons tout intérêt pour l’équilibre de nos relations et pour notre bien-être personnel à dire quand ça ne va plus (avant que ça pète !). Bref, à tomber le masque du « bon parent » pour oser être … simplement soi !
Ce sujet est inépuisable et j’y reviendrai souvent …
Pour aller plus loin…
Si vous voulez creuser le thème du « mythe du bon parent », voici quelques lectures très inspirantes :
Cessez d’être gentil soyez vrai !
Être avec les autres en restant soi-même
Thomas d’Ansembourg – 249 pages – 2001 © Les Éditions de l’Homme
La Communication Non Violente vue sous l’angle du thérapeute Thomas d’Ansembourg. Un livre, drôle, pertinent, percutant, étonnant et tellement vrai. Une invitation à tomber les masques et à renouer avec soi-même et avec les autres. Une lecture réjouissante !
21,85 €
Il n’y a pas de parent parfait
Isabelle Filliozat – 316 pages – 2009 © Editions Marabout
Une lecture essentielle pour prendre du recul et progresser dans notre pratique de parent « good enough »!
5,69 €
Parents efficaces
Les règles d’or de la communication entre parents et enfants
Thomas Gordon – 352 pages – 2007 © Éditions Marabout
Le livre par lequel j’ai découvert le monde de la communication bienveillante et qui reste pour moi une référence en matière de communication parent-enfant.
Derniers commentaires